Le 10 décembre 1865,
naissance d'August SPIES, à Friedewalde (Allemagne).
Militant et propagandiste anarchiste américain, un des martyrs d'Haymarket.
Fils d'un employé forestier, il devient géomètre à 16 ans, et se déclare libre
penseur à 17, mais après la mort de son père, il doit interrompre ses études. Il
décide alors d'émigrer en Amérique. En 1872, il arrive à New York, où il
travaille comme tapissier. Il se fixe ensuite à Chicago où il devient libraire.
Il découvre alors les idées socialistes et adhère au "Parti ouvrier socialiste".
Ardent militant, il est candidat à la législature de 1879 et de 1881. En 1880,
il est nommé administrateur du journal "Arbeiter Zeitung" (Le Quotidien du
Travailleur, en langue allemande). En 1882, au Congrès des socialistes à
Pittsburgh, influencé par Johann
Most, il déclare que les travailleurs n'obtiendront jamais la reconnaissance
de leurs droits par la voie des urnes, se considérant par là-même comme
anarchiste.
En 1886, il prend part aux côtés d'Oscar
Neebe, en tant que militant syndicaliste, orateur et propagandiste, au
mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures qui aboutit à la grève du
1er mai 1886.
Le 3 mai, il est orateur au
meeting des ouvriers du bois qui dégénère en émeute en raison de sa proximité
avec les usines McCormick. Il rédige alors une affiche appelant à la "Vengeance"
qui sera lourde de conséquences. Orateur le 4 mai lors du tragique meeting à
Haymarket, il échappe de
peu à la balle d'un détective (balle que recevera son frère Henry). Arrêté le
lendemain à la suite de ces événements, il sera condamné à mort le
20 août 1886.
Une jeune fille riche Nina Van Zandt, venue assister au procès, tombe amoureuse
de lui et l'épouse par procuration (elle participera aux côtés de
Lucy Parsons à la mobilisation et
publiera l'autobiographie de Spies).
Victime de l'hystérie anti-anarchiste orchestrée par le patronnat, il sera pendu
avec trois de ses compagnons le
11 novembre 1887.
"Ma philosophie a toujours été que le but de la vie
soit seulement l'épanouissement de l'individu, et l'application rationnelle de
ce principe est la véritable moralité" (...) L'anarchisme est le fil qui anime
toutes les époques de l'évolution sociale et humaine ; c'est la lutte pour la
souveraineté de l'individu". Autobiographie