Jean Grave
Le 8 décembre 1939, mort de Jean
GRAVE, (né le 16 octobre 1854 en Auvergne). Figure importante de l'anarchisme
français. D'abord tenté par le socialisme, il devient, dès 1880, anarchiste.
Il s'occupe d'abord, à la demande d'Elysée
Reclus, de la publication du "Révolté" à Genève, en 1883. Puis il rentre
en France où il poursuit la publication du journal sous le titre, "La
Révolte".
Vulgarisateur des thèses de
Kropotkine, il écrit, en 1892 :"La société mourante et l'anarchie"
préfacé par Octave Mirbeau.
Ce livre lui vaudra d'être condamné, en 1894, à 2 ans de prison. Il sera
impliqué la même année dans "Le procès des trente", mais cette-fois acquitté.
Le 4 mai 1895, il crée la revue "Les Temps Nouveaux",
qui aura un fort impact dans les milieux littéraires et artistiques de l'époque.
De nombreux artistes de renom (tels
Aristide Delannoy,
Maximilien Luce, Paul
Signac, Alexandre Steinlen,
Van Rysselberghe,
Camille Pissarro,
Van Dongen, Georges Willaume, etc.) participeront à l'illustration de la
revue, ainsi qu'à son financement, offrant tableaux, dessins ou aquarelles.
Surnommé le "Pape de la rue Mouffetard"(siège de son bureau), il s'opposera
à la tendance individualiste de l'anarchisme.
En 1914, il se réfugie en Angleterre où il rejoint Kropotkine en signant le
"Manifeste des 16" (favorable à l'interventionnisme).
Cela lui vaudra l'animosité des anarchistes opposés à la guerre. A son
retour en France, il continuera à militer. Il est l'auteur du : "Mouvement
libertaire sous la IIIe république".
"Si vous voulez rester hommes, ne
soyez pas soldats; si vous ne savez pas digérer les humiliations, n'endossez
pas l'uniforme. Mais pourtant, si vous avez commis l'imprudence de le
revêtir, et qu'un jour vous vous trouvez dans cette situation de ne pouvoir
vous contenir sous l'indignation, n'insultez ni ne frappez vos supérieurs!
Crevez-leur la peau: vous n'en paierez pas davantage."
In: "La société mourante et l'anarchie" (1893).