Le 24 août 1916, naissance
de Léo FERRE à Monaco.
Poète, anarchiste, auteur-compositeur-interprète de chansons et
écrivain.
Il naît dans une famille aisée et très jeune se passionne pour la
musique. A 9 ans, ses parents le placent en pension dans un collège
religieux à Bodighera en Italie; il y passera 8 ans (lire "Benoît
Misère") et découvrira à 14 ans le mot "anarchie" dans les pages d'un
dictionnaire. En 1935, il arrive à Paris pour y étudier le droit.
Lorsque la guerre éclate, il est mobilisé jusqu'en août 40. De retour à
Monaco, il commence à composer. En février 1941, il se produit pour la
première fois en public. En 1946, il retourne à Paris, où commence
véritablement sa vie d'artiste. Il se produit dans des cabarets, il y
rencontre Jean-Roger Caussimon, rencontre fertile en amitiés et
en créations. Mais le succès tarde à venir et sa compagne le quitte "La
Vie d'artiste". Edith Piaf lui vient en aide en interprètant une de ses
chansons "Les Amants de Paris". En juin 1950, il enregistre son premier
disque (78t). En 1952, Catherine Sauvage enregistre sa chanson
"Paris-Canaille" qui devient rapidement un succès national. Léo est
véritablement lancé. En mars 1955, il est en vedette à l'Olympia. Dès
lors tout va très vite, il adapte les textes des poètes, Rimbaud,
Verlaine, Aragon, Baudelaire. Le succès est au rendez-vous et l'argent
aussi. Mais en 1961, il est victime de la censure, un de ses albums est
pilonné: "Mon général", "Regardez-les", etc. Dès lors ses chansons se
font plus engagées: en 1964, c'est "Franco la muerte", mais aussi "Ni
Dieu ni Maître". Début 1968, il collabore au "Monde libertaire" (qu'il
aidera ensuite par des galas de soutien comme ce 10 mai 68) et à
la revue "La Rue". En 1969, il enregistre son spectacle à Bobino, puis
part s'installer en Toscane (Italie). Sa carrière et son succès se
poursuivront au delà des frontières, mais il continuera de soutenir "Le
Monde libertaire", "Radio Libertaire" et le "Théâtre
Libertaire de Paris".
Malade, il meurt en Toscane le 14 juillet 1993.
" Cette parole d'Evangile
Qui fait plier les imbéciles
Et qui met dans l'horreur civile
De la noblesse et puis du style
Ce cri qui n'a pas la rosette
Cette parole de prophète
Je la revendique et vous souhaite
NI DIEU NI MAITRE "
Extrait de "Ni Dieu ni Maître"
Le 10 mai 1968, à Paris, dans la salle
de la Mutualité, à l'occasion du gala de soutien qu'il donne au bénéfice
du journal "Le Monde Libertaire", Léo Ferré interprète pour la
première fois en public "Les Anarchistes".
Alors que déjà, au-dehors, le quartier Latin est en proie à l'émeute.
"Ils ont tout ramassé
Des beignes et des pavés
Ils ont gueulé si fort
Qu'ils peuv'nt gueuler encor
Ils ont le coeur devant
Et leurs rêves au mitan
Et puis l'âme toute rongée
Par des foutues idées"
Extrait des Anarchistes.
"Ils ont un drapeau noir
en berne sur l'Espoir
Et la mélancolie
pour traîner dans la vie
Des couteaux pour trancher
le pain de l'amitié
Et des armes rouillées
pour ne pas oublier...
Léo Ferré, extrait de la chanson "Les anarchistes".
Le 1er février 1986, inauguration
du "T.L.P" Théâtre
Libertaire de Paris (ancien théâtre Déjazet). Cette salle
désaffectée, reprend du service après une remise en état par Hervé
TRINQUIER. Amoureux de la chanson de qualité, il organisait auparavant
avec Joël-Jacky JULIEN les galas de soutien du "Le Monde Libertaire" et
de "Radio Libertaire", il assumera dès lors la direction de ce nouveau
théâtre. C'est naturellement Léo Ferré qui en fait, ce jour,
l'ouverture. De nombreux autres spectacles suivront qui en feront un
nouveau lieu culturel de la capitale.
Hervé y consacrera toute son énergie. Malheureusement, en 1992, le
propriétaire des lieux désirant faire de l'argent, résiliera le bail,
privant de fait Hervé et tous les compagnons qui l'avaient rejoint, de
ce théâtre auquel les libertaires s'étaient tant attachés.
Le 13 décembre 1983, à Paris,
Léo Ferré chante pour soutenir Radio Libertaire (après sa
saisie du 28 août). Le chapiteau Balard est comble, et rassemble plus de
6500 spectateurs.